Una carta para Francia

Te escribo con la finalidad de dar cuenta de mi francidad o proceso de afrancesamiento. Espero, pues, tengas un momento para leerme. Te digo de entrada que no soy uno de tus hijos de tierra ni de sangre, aunque no serlo y serlo tenga que ver con lo que estructura mi interioridad. No tengo antepasados galos, ni el ojo azul pálido. Mi raza solo se sublevó por la conquista unida al saqueo, a cambio de la evangelización: la espada, la bandera y la cruz en la mano. Tengo en mi fuero interior, no sé de dónde, ni cómo, ni por qué, una alianza compleja hecha de andanza, hospitalidad y fraternidad que aspira a la identidad humana planetaria. Espero que, a pesar de mi extranjería, esta carta (…)

«Una carta para Francia», in »El Aleph», N° 164, enero/ marzo 2013, p. 22

Lettre à France

«Dans cette syntaxe complexe faite de plusieurs langues et divers langages, le français joue une partition en mode majeur où vous-même – votre culture et votre civilisation, votre art de la guerre et de la paix, votre place de la Concorde rendant hommage à une culture d’ailleurs, vos produits de terroirs, vos vallées, vos rivières et vos montagnes, Cotignac, Ouessant et Corse, la liberté chérie avant toute chose – vous, enfin, vous y êtes plus que mon père ou ma mère patrie, vous êtes, dans la trinité qui me relie, mon esprit patrie.»

«(…) j’ai appris à t’aimer, chère France, à dire et redire toujours je t’aime dans ta langue, même quand celle que j’aime ne me le dit plus. Telle est mon anamnèse à moi, mon répons en langue sacrée et profane, ma part de francité, cher Condor.»


Nelson Vallejo Gomez, in MORIN, Edgar, Singaïny et al., La France une et multiculturelle – Lettres aux citoyens de France (Fayard)