
Entretien avec Edgar Morin
« Je me souviens, remontant loin dans ma mémoire, que la passion pour l’Amérique Latine m’est venue à Paris, peu après la 2e Guerre Mondiale, quand s’est produit le groupe de musiciens « Los Guaranis ». Cette musique, aux airs précolombiens hispanisés, comme « Carnavalito », créa en moi un premier élément mythologique d’attraction pour ce Continent et ses habitants, où le monde indien avait une place importante. Déjà, j’avais été très ému en lisant les récits sur la destruction par les « Conquistadores » de la civilisation précolombienne. D’autres éléments sont venus ensuite, comme l’admiration pour la civilisation métisse du Brésil. Cet amour virtuel pour l’Amérique Latine s’est cristallisé, je crois, à la fin des années 50 (…).