Cusco – Symphonie minérale en six mesures et une mélodie
Por Elio Iván Rodríguez Chávez
Version française de Sophie Corriez et Nelson Vallejo-Gómez
En hommage à l’université San Antonio Abad qui, depuis le Cusco, centre du Pérou et du monde, éclaire l’intelligence du temps, en son 313ème anniversaire.
I
Cusco, ciudad de piedra
Manco Cápac y Mama Ocllo
por mandato del Sol, su padre,
al darles forma y ponerlas una a una
les dejaron el soplo eterno de la vida.
Tu eternidad, Cusco, viene del Espíritu
que nace de tus soleadas piedras.
Al contemplar atónito tus muros
desde su silencio indiferente habla.
Por las junturas que separan las unas de
las otras
sale tu voz desde las entrañas de la
historia.
Cusco inmortal, Cusco sagrado,
el tiempo enmudeciéndolas las mantiene
cantando.
Cantando en coro ante la corte imperial
del sol, la luna y las estrellas
Las escucho con el viento y acaricio con
los ojos.
Ellas también son chasquis
que sin moverse de su sitio
toman la posta de los tiempos,
desde el pasado hacia el futuro.
I
Cusco, cité de pierre
Manco Capac et Mama Ocllo,
émissaires de leur père, le Soleil, offrirent
à chaque pierre le souffle éternel de la vie,
afin de leur donner forme et disposition.
Ton éternité, Cusco, vient du souffle
qui naît de tes pierres ensoleillées.
Je contemple étonné tes murs
d’où parle leur silence indifférent.
Par les interstices qui séparent chaque
pierre des autres
Jaillit ta voix depuis les entrailles de
l’histoire.
Cusco immortel, Cusco sacré,
le temps, à force de les contenir muettes,
emmure les pierres chantonnantes.
Entonnant en choeur devant le cortège
impérial
du soleil, de la lune et des étoiles.
Je les écoute à travers le vent
et je les caresse de mon regard.
Les pierres aussi sont des messagères ;
immobiles,
elles sont le témoin de tous les temps,
du passé jusqu’au futur.