Les larmes d’un enfant au cœur brisé

La prose poétique de Han Kang (Nobel de littérature 2024) suscite quelque chose de doux et d’amer.

Comme les librairies du quartien latin parisien n’avaient toujours pas été approvisionnées en Han Kang, je suis tombé sur ce petit recueil merveilleux, COCKTAIL SUGAR et AUTRES NOUVELLES de CORÉE, qui porte un regard d’une férocité désarmante sur ce pays en pleine mutation.

Et voilà que parmi ces nouvelles, il y en a une écrite par Han Kang, LES CHIENS AU SOLEIL COUCHANT.

Après la lecture de cette nouvelle, je lui aurais donné pour sous titre : «Les larmes d’une enfant au cœur brisé».

C’est la première fois que je lis un texte de Kang, Prix Nobel de Littérature 2024.

Son écriture est d’une beauté poétique et poignante.

La nouvelle en question raconte un passage de la vie d’une enfant et de son père, alcoolique et malheureux, parce qu’abandonnés à leur sort par la mère et l’épouse, dont on comprendra l’extrême limite de l’incompréhension dans ces cris et hurlements :

«-… je peux pas vivre comme ça !» (…) «J’en ai assez ! J’en ai assez !»

Comment peut-on en arriver, à ce point de désespoir ? Était-ce à cause de la jalousie noire jointe à l’abus d’antimoine, qui faisait exploser les nerfs du mari, brisant jusqu’au portrait de sa famille bien-aimée ?

L’enfant se souviendra «de ce matin où sa mère arborait un visage lumineux» (après un mois durant lequel, la mère était restée cloîtrée et abandonnée à elle-même dans une sorte d’envoûtement).

«Le lendemain, lorsque l’enfant s’était réveillée, sa mère n’était plus là. Elle n’a pas pleuré. Elle ne réalisait pas ce que signifiait cette absence, mais elle ne s’attendait pas pour autant à voir sa mère revenir bientôt. Elle avait pris l’habitude d’accepter tout ce qui lui arrivait ; de tout supporter en retenant son souffle».

Quand l’enfant a vu le regard de furi du père, appelant et cherchant partout la mère, elle s’est demandée sans pourautant attendre une réponse : «Il est fou ? Il ne me reconnaît pas ?».

L’enfant en moi n’a connu que trop ce questionnement, hélas !

L’enfant endure les peines de la solitude, les frayeurs de la peur et les douleurs de la faim, les silences de pierre et les regards de feux d’un père déboussolé par le départ de sa femme.

L’enfant se demande à quoi pensent les chiens si, au lieu d’abboyer, de l’effrayer et de la chasser, ils étaient venus s’asseoir à côté d’elle au soleil couchant. Ces malheureux chiens ne l’ont pas laissé aller voir la plage qui se trouve en face d’un hôtel minable, où son père la laisse enfermée dans une triste chambre, alors qu’il part se soûler toute la journée, aller voir «les reflets dorés des nuages sur le sable humide comme une fine poussière de verre», aller voir ces couleurs qui ravissent son cœur.

C’est alors que l’enfant tisse un chapelet de questions, touchant au mystère du merveilleux : -«Que peut-il bien y avoir, dans le ciel,  pour répandre de si jolies couleurs, et pour, au bout d’un moment, les effacer ?» On pourrait y répondre : c’est le crépuscule, mon enfant.

La prose poétique de Kang suscite dans cette nouvelle quelque chose de doux et d’amer. Elle accentue en filigrane la noirceur et le sordide du caractère paternel ; la folie et la mort y rodent terriblement.

La poésie y émerge, comme dans Pedro Páramo de Juan Rulfo, des paysages naturels. Elle devient salutaire et salvatrice. En voici un bel exemple :

«Les nuages ressemblent
aux ailes dorées d’un oiseau
inconmensurable
qui battraient en silence
dans l’endoiement des rayons d’un soleil
déclinant.»

La nouvelle est, au fond, le dénouement du mystère terrible de l’amour. Sa mère avait aimé son père «le jour où il avait pleuré comme un enfant».

Pour comprendre aussi les larmes du père et de la fille, il y a l’éclatement en sanglots de l’enfant au moment de quitter sa grand-mère, s’y mêlant en anamnèse «la bonne odeur de sueur que dégage le dos de maman vient caresser ses narines, le souffle de sa respiration la berce en cadence.»

La prose poétique devient encore plus poignante, pour dire les larmes de l’enfant, roulant et endormie dans la camionnette qui lui servait aussi de chambre et de cuisine :

«Les larmes encore accrochées à ces cils
métamorphosent en bandes de lumière verticales
les phares des voitures qui viennent
dans l’autre sens».

La clé du dénouement se trouve peut-être dans ce monologue de l’enfant, avant de s’en aller, elle aussi :

«Et c’est parce que c’était trop dur
de vivre avec cette souffrance (ces larmes)
qu’elle a voulu s’en décharger
et qu’elle nous a quittés.
Peut-être que depuis toujours
papa a encore plus mal que moi.
Il doit avoir d’autant plus mal
qu’il lui faut endurer tout seul
cette douleur infinie.»

On pourrait se demander pourquoi, outre son mari, la mère abandonne aussi son enfant. La réponse est peut-être dans cette scène terrifiante jusqu’au cœur brisé et la montée inéluctable des larmes, pour une enfant :

«Un soir, tandis que le père préparait du poulet rôti dans la salle d’eau, cessant d’appliquer sa lotion sur son visage, elle s’est retournée vers sa fille et à plongé les yeux dans les siens : «J’en ai assez ! T’as les mêmes yeux que ton bon à rien de père !» (On ne saura jamais si elle quita son mari et sa fille pour un videur de discothèque aux yeux enfantins brillant d’éclairs de malice A moins que, pour «juste une feuille, on se sentirait vivre !). Puis, avant de se retourner, elle l’a repoussée avec une telle froideur, que la petite, éperdue, battant des paupières, en a eu le cœur brisé : les larmes lui sont montées aux yeux».

Voilà la charge psychologique et morale que la mère fait subir à cette pauvre enfant, archétype des enfants qui subissent dans le monde la souffrance des parents aux transferts amoureux incestueux.

Quant à la charge transmise par le père à l’enfant, le transfert est aussi odieux que terrifiante, se justifiant d’être devenu «un froussard» à «cause de toi, tu l’sais pas ? T’as fait de moi un froussard. T’as tout foutu en l’air !».

Heureusement, il reste chez l’enfant un brin de naïveté sublime et un plein de poésie salutaire, quand elle s’interroge sur les sentiments des chiens au soleil couchant.

«…tu sombra fue tu única y desleal competidora»

¿Quién era, cómo era, Blanca Varela? La semblanza de los poetas es incisa sutil de su propia poesía, lucha angelical, Camino que se hace al andar, Golpe a golpe, Verso a verso, como dice Antonio Machado.

Si le hubiéramos preguntado a Varela por su “recorrido” profesional y/o vital (curriculum vitae), hoja de(b)ida, la respuesta podría estar en esos versos suyos, donde se entrelaza, poética-mente, la vida de lo íntimo, lo privado y lo público: “Digamos que ganaste la carrera / y que el premio / era otra carrera / que no bebiste el vino de la victoria / sino tu propia sal / que jamás escuchaste vítores / sino ladridos de perros / y que tu sombra / tu propia sombra / fue tu única / y desleal competidora”, Poema del poemario Canto villano (1972-1978). Esta conferencia impartida por Nelson Vallejo Gómez propone un recorrido por la vida y obra de Blanca Varela para sopesar lo que se gana con leer y releer su poesía.

EDUCAR PARA UNA IDENTIDAD COMPLEJA UNIDA EN LA DIVERSIDAD

Vallejo-Gómez en el Parlamento europeo ante la plenaria de EuropAgora (Strasbourg, 23/05/2024)

Nelson Vallejo-Gómez

La versión original de esta conferencia fue escrita en francés. Su traducción al español ha corrido a cargo de la profesora Mercedes Vallejo Gómez (Universidad de Antioquia, Colombia).

Europa y el mundo encaran en este momento de guerra y de zozobra económica, ambiental y sanitaria un reto civilizador definitivo: el siglo XXI debe ser el del respeto de la dignidad humana desde un enfoque de complejidad, o no lo será. La preconización de Nelson Vallejo-Gómez, ante una plenaria de 300 jóvenes reunidos en el Parlamento de Strasbourg, retrotrae dialécticamente todo el inmenso aporte filosófico europeo para llegar al punto confluente -ineludible y paradigmático- que es la propuesta humanista de Edgar Morin en su pensamiento complejo.

La Asociación EuropAgora reunió en la sede del Parlamento Europeo, durante dos días de mayo de 2024, a cientos de jóvenes provenientes de países miembros de la Unión, con el fin de simular una sesión plenaria de dicho Parlamento. Tuve el honor de ser invitado a dictar una conferencia sobre educación, identidad y complejidad, al inicio de la sesión.

Dije de entrada a los jóvenes que se encontraban, durante esas dos jornadas, simbólicamente investidos del poder legislativo de los diputados electos por los países miembros de la Unión europea y que, por ende, debían saber que sus competencias como legisladores de la Unión estaban delimitadas por el principio de atribución, que los países miembros confían en los tratados a las instituciones de la Unión, así como, llegado el caso, por los principios de subsidiariedad y de proporcionalidad.

Pedí a los jóvenes hacer un llamado a la dignidad inalienable en el fuero interior de cada persona en ellas y ellos, al espíritu ilustrado, a la condición humana y la identidad terrenal, a las raíces y alas, con la finalidad de proponer una resolución sobre un principio complementario, que les proponía debatir en preámbulo al ejercicio de simulación legislativa que iban a llevar a cabo. El propósito me parecía a la vez simple y complejo: hacer que la UniDiversidad de la Unión Europea fuera más sistémica, creativa y feliz.

Cuando dije que quería interpelar «sus raíces y sus alas», me refería a la vieja oposición de Platón cuando dice en su diálogo Timeo, hace más de 24 siglos, que «somos una planta, no terrestre, sino celeste». Desde entonces, hubo conflicto paradigmático por saber si somos unidad o duplicidad. Con todo, urge religar la oposición a partir de un paradigma de complejidad; pues debemos tomar conciencia, desde la biología, la química y la física contemporáneas, que nuestro cuerpo está compuesto de partículas elaboradas por explosiones solares anteriores al sol de nuestra constelación, entonces nuestras diversas conexiones cognitivas en realidad sólo están activadas, desarrolladas y enriquecidas, gracias a las interacciones que nuestras raíces familiares, comunitarias y nacionales, nuestras lenguas, lenguajes y sensaciones, nuestros sentimientos y pensamientos ponen en relación, para hacer emerger nuestra condición humana y nuestra identidad terrenal, en triada dialógica : individuo, sociedad, naturaleza, como lo propone Edgar Morin en el primer tomo de su obra magna, El Método 1, La naturaleza de la Naturaleza (Paris, 1977).

Propuse hacer referencia a un principio de energía espiritual, a la manera de Henri Bergson, es decir “pensar actuando y actuar pensando”, para mantener el movimiento vital de la existencia humana en la materialidad prosaica de lo burocrático, y para neutralizar, tanto como sea posible, el tedio «fruto del lúgubre desinterés» como decía Baudelaire. Las instituciones, las organizaciones y los funcionarios que no se regeneran, se degeneran. El reto está, entonces, en hacer que lo urgente no olvide nunca lo importante, que el negocio ideológico de los medios no pervierta ni deshonre los principios fundacionales ni los propósitos trascendentales de una organización compleja.

Nunca debemos olvidar las lecciones de los grandes pensadores europeos, les dije. A finales del siglo XIX, ya Nietzsche nos alertaba sobre el «nihilismo europeo». Él decía que este mal era tan peligroso como el inmenso desierto. La moral puede ser pervertida, usurpada y extraviada por los apologistas de la guerra. Ellos hablan de paz al mismo tiempo que degüellan a su vecino, como los terroristas que reclaman la salvación para otros al tiempo que asesinan. El nihilismo -una «pasión triste» como diría Espinoza desde el siglo XVII- es la voluntad de poder transformada en delirio imperial. Lo que conduce a robar tierras, violar mujeres y matar a los hijos de los otros, cuando éstos se rehúsan a la dictadura de los tiranos o a la ley de la fuerza.

Este «nihilismo» detectado por Nietzsche, ese «malestar en la civilización» diagnosticado por Freud, esta sed de plusvalía sin dios ni amo del capitalismo auto-eco-destructor teorizado por Marx es, de hecho, el cinismo y la indiferencia frente a valores universales, como la dignidad humana, el derecho a la vida y el derecho a la integridad física y mental de las personas. Estos valores son el substrato del Estado de Derecho y la justa justicia.

A principios del siglo pasado, Husserl resumió la crisis de lo que él había llamado las ciencias europeas o el espíritu trascendental en Europa con esta sentencia terrible y lapidaria: «la mayor amenaza de Europa es la lasitud».

Estáis pues, avisados, queridos jóvenes diputados en simulacro legislativo, les dije. Es por ello que, de manera también simbólica, les propuse imaginar que discutiran y votaran la nueva resolución con fuerza vinculante, y que se pidiera que se le inscribiera en el Tratado consolidado sobre la fundación y el funcionamiento de la Unión Europea.

La tarea es capital, insistí: aleatoria e incierta; además, concierne a toda la humanidad. Somos conscientes de que la arqueología de nuestra condición humana ya pasó de su estado larvario al control operatorio del contenido (los números irracionales), vía el estado simiesco. Ella encuentra sus diferentes metamorfosis desde el polvo de una estrella hasta el dominio del átomo, desde la creación de una fuga de Bach, hasta lo inconcebible en lo horroroso de Auschwitz. Entonces, es posible que después de un siglo XX marcado por el sello de la infamia, y de la toma de conciencia europea de que el homo sapiens está en una «era de hierro planetaria» pueda decirse que el siglo XXI será el del respeto de la dignidad humana desde un enfoque complejidad, o no lo será.

Nuevos alcances para la Educación Ciudadana en un mundo global y digital

En este video podrá seguirse la Conferencia Nuevos alcances para la Educación Ciudadana en un mundo global y digital de Nelson Vallejo-Gómez, difundida en el marco del XIII Congreso Internacional de Educación Encinas 2023, en Perú. Contó esta conferencia con los comentarios de César Guadalupe Mendizábal, catedrático de la Universidad del Pacífico y ex Presidente del Consejo Nacional de Educación del Perú.

Vallejo-Gómez había recibido el Premio Nacional de Educación «José Antonio ENCINAS» de la DERRAMA MAGISTERIAL del Perú, en 2009. Se convirtió así en el primer extranjero galardonado con esta prestigiosa distinción.

Carta Fundacional-Manifiesto por la Religación de Saberes

Nelson Vallejo-Gómez

Consejo de Honor en Ciencias Sociales y Humanas
Universidad de Caldas

Instituto de Investigaciones en Ciencias Sociales y
Humanas
París/Manizales, 30 de noviembre de 2023

Nelson VALLEJO-GÓMEZ. Presidente del Consejo de Honor en Ciencias Sociales y Humanas del ICSH-Universidad de Caldas. Director científico del programa de apoyo a posgrados -PREFALC de la Casa de Ciencias del Hombre de Paris (Maison de Sciences de l’Homme de Paris). Inspector general de la Educación en Francia.

Ad Augusta Per Angusta

Como Carta Fundacional se inscribe en una tradición universitaria y universal de Manifiesto. Es un llamado solemne de ilustración crítica, compleja y dialógica. Es una oportunidad que la Universidad de Caldas a través de la Vicerrectoría de Investigaciones y Posgrados y en ésta, del Instituto de Investigaciones en Ciencias Sociales y Humanas, órgano reconocido por MINCIENCIAS, nos ofrecen, para la generación emergente de diálogos institucionales dentro y fuera de la universidad, para pensar desde Manizales, la región y el país.

Se trata de una invitación formal dirigida a toda la comunidad académica local, regional, nacional e internacional, a procurar y encontrar metodologías apropiadas a la investigación y a la enseñanza de los saberes; a la luz de los desarrollos científicos y tecnológicos del mundo actual, de sus desafíos de vida y de muerte, para la humanidad y su identidad terrenal. Ciencias, Artes & Humanidades deben contribuir, bella y efectivamente, a regular la fragilidad, la inconsistencia, la incertidumbre, la entropía y la conflictividad de la condición humana, con mesura y razonabilidad consensuada, con comprensión e identidad terrenal, y desde una educación académica y ciudadana en clave: PoÉtica-de-Civilidad.

Esta Carta-Manifiesto apela a la conciencia de que Ciencias, Artes & Humanidades deben contribuir al mejoramiento cualitativo de las condiciones vitales y socioculturales de las personas, al mejoramiento de las organizaciones públicas y privadas, pues está en juego: la convivencia civilizada, las libertades fundamentales de la persona, la Democracia y el Estado Social de Derecho, el cuidado de la tierra y el aire, del agua, la fauna y la flora.

Religación de saberes no significa instrumentalización de conocimientos ni tampoco nuevo imperialismo epistemológico. Se trata de una propuesta para que, desde el aporte consensuado de cada disciplina o saber, se identifiquen las emergencias que permitan la elaboración de un nuevo espacio epistemológico de interconexiones conceptuales dinámicas, de poiésis creativa y de llamado al reconocimiento y al respecto de los investigadores en Ciencias Humanas y Sociales, de sus aportes que se conectan indefectiblemente con otras ciencias y otras vidas, haciendo de estos investigadores y humanistas, el
foco de confluencia en el cual convergen todas las ciencias, puesto que, es de humanos con entorno, de civilidades y vidas plenas de lo que todas tratan y en ello se concentra el estudio pleno de las Ciencias Sociales y Humanas. El viejo debate sobre la carencia de importancia y trascendencia de estas ciencias,
se renueva equivocadamente, cada vez que miramos que la economía enflaquece, porque se tiende a considerar al investigador social como un “ocioso inútil” o un “agitador de primera línea”, reduciendo con esta suerte de argumentos, el presupuesto para la investigación universitarias en Ciencias Sociales y Humanas.

Si las Ciencias Sociales y Humanas existen, es porque el quehacer y el convivir de los individuos, las sociedades y las especies naturales, necesitan ser pensados y estudiados, en función de una triada compleja y religada, hecha de Individuo-Sociedad-Naturaleza, como lo sugiere el método complejo del maestro Edgar Morin.

Esta Carta-Manifiesto es también un llamado a la acción individual y colectiva en favor del cambio, la creatividad, la metamorfosis, las reformas integrales, puesto que hasta los más conservadores, reconocen que lo que no se reforma se deforma, lo que no se revitaliza se muere.

Consciente de la confianza y del desafío que representa la tarea, este Consejo de Honor acepta el mandato de la Universidad de Caldas, desde las montañas andinas de Manizales en Colombia, de hacer un llamado académico y social que a la manera de Manifiesto por la Religación de Saberes, y a través de su Instituto de Investigaciones en Ciencias Sociales y Humanas; logre hacer una reflexión activa y una acción reflexiva, con el compromiso leal y genuino, con la humanización del vivir y de la vida, del enseñar, investigar y trabajar, de apoyar en concepto y gestión, esos Saberes que confluyen desde todas las Ciencias y quehaceres, en las Ciencias Sociales y Humanas.

En efecto, este Consejo de Honor estará atento al compromiso académico y social de todas las disciplinas que configuran la Universidad como tal. Atento desde las condiciones personales, profesionales e intelectuales de los convocados, a la ética y deontología entre saber teórico, práctico, aplicado,
institucionalizado, diferenciando con método complejo, intereses y temporalidades propias al saber del científico académico, del experto empresarial o del asesor político.

Atento al exceso de subjetivismo que aliena o al exceso de objetivismo que cosifica, porque se hace perentorio dar testimonio y contribuir a la religación meta-paradigmática, dialógica, interdisciplinar, multicultural y corporativa de la Ciencia, la Educación, la Cultura, la Técnica, la Tecnología y la Ética del género humano, expresada en lo que hemos llamado la PoÉtica-de-Civilidad. Entre más ciencia, más conciencia y poética se requiere: “Ciencia sin conciencia es la ruina del alma”, decía Rabelais.

Urge entonces, proponer saberes, competencias y aplicaciones que anuden la triada interconectada:
Ciencias-Artes-Humanidades, para beneficio de la libertad académica, su evaluación social y transparencia pública, de cara a los interesados en juego por derecho, convicción y deber. De cara a los objetivos con resultados evidenciados por pares que tengan en cuenta conocimientos pertinentes en clave: sujeto, contexto situado, contexto global, multidimensionalidad y pensamiento-acción en complejidad.

La batalla de Salamina no tendrá lugar

Nelson Vallejo-Gómez

Original de una conferencia pronunciada en francés en la Conferencia Internacional de la Académie de la Latinité, Teheran, sábado 9 de marzo de 2002

«¿Es la cuerda del Arco la que triunfa?
¿Es la lanza con tapa de hierro cuya fuerza es victoriosa?»

Esquilo, Tragedia Los Persas (472aJc)

«Ponte en oración mientras enfrento esta batalla desigual y peligrosa»
Hidalgo Don Quijote de la Mancha (1605)

La hipótesis de este ensayo consiste en pensar La Batalla de Salamina, ahora que tenemos el honor y el placer de visitar por primera vez tierra persa, desde el método del pensamiento complejo moriniano.

Salamina era conocida en la Grecia Antigua como una de las ilustraciones del paradigma que marca la frontera entre Asia y EuropaY este paradigma resulta ser, en la racionalidad instrumental, un paradigma de disyunción, de separación radical, ahí donde dos formas de vida se enfrentan, dos diseños políticos parecen ser supuestamente irreconciliables. Esa confrontación o mejor, dialógica paradigmática, es lo que voy a interrogar, a criticar. De hecho, tengo la intuición de que es a través de un lazo compuesto de Arco y de Lanza (símbolos de Grecia y de Persia) que sacaremos nuevas lecciones, sin objetivos ideológicos, lecciones que no conduzcan a distorsiones retóricas. Las oposiciones irreconciliables y maniqueas ignoran la complejidad, petrificadas en el orgullo sin sentido y la gloria sangrienta.

Además, como veremos más adelante, necesitamos para pensar, desde la complejidad, una tensión paradigmática entre lo complejo y lo disyuntivo, para religar las oposiciones complementarias y necesarias a cualesquier representación disyuntiva en pensamiento, palabra, obra y o-misión.

Por lo tanto los dos mundos, que vamos a religar más que armonizar, sólo están desajustados en consonancia con el paradigma de la separación o de la disyunción.

Necesitamos, por consiguiente, un entendimiento para captarlos en pensamiento, no total u holístico, sino complejo y, aquí y ahora, en un acontecimiento singular que mi singularidad hace revivir. No para reducir su singularidad, sino para promoverlos y verlos en una unidad plural, que se concibe para llegar a la concordia, cuando la coalición hace falta, para llegar a la tolerancia, si el acuerdo escasea, y quizás algún día, para llegar a la fraternidad planetaria. Estos dos mundos conservarán su significado y exclusividad.

Saber leer, un desafío educativo permanente

Nelson Vallejo-Gómez

(Especial para el diario EL Tiempo de Bogotá, 25/09/2023)

La pandemia no solo agudizó la carencia en cuanto a los aprendizajes básicos en las niñas y niños (lectura, escritura, matemáticas y competencias socioemocionales), sino que puso de manifiesto que en muchos países y, en particular, en Colombia, se perdió una década de esfuerzos en alfabetismo.

Según el director regional de Unicef para América Latina y el Caribe, Garry Conille, “estamos viviendo una crisis educacional sin precedentes que tendrá repercusiones enormes y duraderas para toda la sociedad. Actualmente, en nuestra región, por el efecto de la pandemia, se proyecta que 4 de cada 5 niños y niñas no sabrán leer un texto sencillo. ¿A qué futuro profesional y técnico podrían aspirar, si desde su infancia no cuentan con las competencias fundamentales del aprendizaje?”.

Para combatir esa crisis, se requiere compromiso ciudadano y la conciencia de que aprender a leer y a escribir es un proceso complejo, en circuito biocultural, interactivo e interconectado, pues se juega ahí, la revolución educativa y emancipadora que provoca criterio propio, produce la capacidad de movilizar, desde la infancia, interconexiones cognitivas de base.

El debido proceso educativo e instructivo de la enseñanza de los aprendizajes básicos requiere, bien es sabido y pocas veces realizado, una alianza estratégica entre familia y escuela, un pacto social de democracia ilustrada; se trata por lo mismo de un desafío educativo permanente, una tarea antropológica y humanista cotidiana en favor de la juventud del relevo.

Dos investigadores franceses con reconocimiento internacional en pediatría, ciencias cognitivas y psicología cognitiva experimental, Ghislaine Dehaene-Lambertz y Stanislas Dehaene, especialistas en procesos neuronales relativos a los aprendizajes básicos, estarán en Colombia del 2 al 7 de octubre, invitados por la Cátedra Europa de la Universidad del Norte y el programa Stem-Academia de la Academia de Ciencias de Colombia.

Vallejo Gómez (der.) con los neurocientificos Stanislas Dehaene (izq.) y Ghislaine Dehaene-Lambertz.

Responderán a preguntas como: ¿por qué la lectura es tan difícil de dominar? ¿Qué modificaciones profundas en el circuito cerebral acompañan su adquisición? ¿Existen métodos de enseñanza mejor adaptados al funcionamiento del cerebro del niño que otros? ¿Qué razones científicas explican por qué el método fonético (la enseñanza sistemática de la correspondencia de letras con sonidos) funciona mejor que la enseñanza de palabras completas? ¿Por qué enseñar correctamente a leer y a escribir determina la comprensión lectoescritural y es tan importante para combatir, desde la primera infancia, el preescolar y la primaria, las brechas socioeconómicas, la violencia, el acoso y el abandono escolar en una sociedad?

Es muy importante que todos los maestros de las escuelas estén capacitados en el método fonológico del aprendizaje de la lectura; urgente que todos los responsables de la educación comprendan por qué es un peligro para el buen desarrollo neuronal del infante utilizar métodos incorrectos, como el tristemente famoso “método global”, y manuales de educación que no estén evaluados en evidencias.

Por esas razones, urge diferenciar el método fonológico del método global, y empezar la enseñanza de la lectura-escritura con el método fonológico, enseñando el mecanismo de codificación de manera explícita, sistémica, intensa y metódica, poco a poco: dos o tres correspondencias de grafema-morfema por semana; empezando por las correspondencias más frecuentes en el idioma; integrando al mismo tiempo el principio alfabético y atentos a la conciencia fonológica.

Enseñar el proceso o mecanismo de la decodificación facilita la economía lectora, pues un número reducido de correspondencias grafema-fonema permite identificar y leer luego miles de palabras.

“Así funciona el algoritmo neuronal, reciclando las codificaciones anteriores: consolidando conexiones, memorizando, aprendiendo, gracias a práctica y repetición, a descanso y sueño, a revisitar de nuevo hasta que se vuelva inconsciente, reflejo, habitual”, (Dehaene, 2018). Aprender a decodificar puede ser rápido, aprender a comprender es lento y toma mucho tiempo, el proceso es lenguaje oral en ciclo con el escrito.

Se nos olvida que el aprendizaje de la lectura es un esfuerzo importante. Hay encuestas que muestran que la mayoría de las personas en el mundo no tiene comprensión lectoescritural con criterio propio.

Así pues, si bien en Colombia se ha trabajado bastante el tema de la lectura y la escritura, este sigue siendo un asunto de interés educativo permanente que requiere siempre de la experticia compartida. Y la experiencia francesa, muy de la mano de estos grandes investigadores, puede aportar ampliamente (generosamente) y con el sustento científico, en especial, en un momento coyuntural pospandemia que ha develado y también aumentado brechas cognitivas en la lectura y la escritura que hay que suprimir desde la primera infancia.

https://www.eltiempo.com/vida/educacion/saber-leer-un-desafio-educativo-permanente-809200